Je laisse souvent traîner mes oreilles un peu partout – j'aime bien savoir ce que l'on pense de moi, ce que l'on raconte à mon sujet. On peut donc dire que je suis un peu curieuse. Mais ce n'est pas le pire de mes défauts. Le pire, c'est certainement ma gentillesse. Un jour, elle me tuera certainement. Mais elle me permet de sourire, constamment. Qui a déjà vu Eun Ji pleurer ? Une baisse de morale, d'accord, mais il en faut tellement peut pour me faire rire aux éclats que mes ombres sont vites parties. Ce qui n'est pas si gênant, bien au contraire ! Je suis toujours celle qui remotive les troupes, car le sourire, je sais le faire rayonner sur n'importe quel visage. On peut en quelque sorte dire que je suis une boule d'énergie. C'est vrai, j'ai toujours de l'énergie et de la gaîté à revendre, dans n'importe quelle circonstances. Cela me donne un air naïf, ça passe bien avec les gens. J'arrive donc à avoir la côte, et je dois dire que c'est loin de me déplaire. Et même si je sais que c'est un atout, j'en abuse très rarement. Après, cela ne fait pas de moi le plus gentille et la plus mignonne de toutes. J'ai aussi mes défauts. Le plus grand serait certainement ma jalousie. Suivie de près par ma curiosité ainsi mon côté « dans la lune ». En effet, il m'arrive souvent d'être absente, de partir dans mes rêves. Les rêves sont des des choses tellement précieuses qu'il faut les garder dans un coin de sa tête toute sa vie. D'ailleurs, j'ai toujours été très forte pour les faire durer le plus longtemps possible. Mes parents on toujours eu du mal à me réveiller les matins.... Et parfois, il m'arrivait même de continuer ces rêves plus tard dans la journée, en cours par exemple.
Je ne suis pas si sérieuse que j'en ai l'air. Mon petit minois et mes actions vous diront le contraire, car je le suis quand même un peu, mais mon mot d'ordre, c'est m'amuser ! Je suis quelqu'un de responsable, malgré tout. Je sais me débrouillée toute seule, j'ai rarement besoin de quelqu'un avec moi pour faire tout ce dont j'ai envie. En plus de cela, je fais pas mal de chose sur un coup de tête – à votre avis, cette histoire de jeu, c'est un bon exemple, non ? Je ne suis pas tellement consciente de mes faits et gestes. Ce qui ne m'empêche pas d'être économe, appliquée et efficace !

Beaucoup parlent de la chance, on la connaît aussi sous le nom de la bonne étoile ou encore du hasard. Certain vous diront qu'on naît avec et que c'est une chose qui nous suit toute notre vie. Pour d'autre, la roue de la chance tourne, parfois elle joue en votre faveur, mais il se peut très bien que l'inverse se produise. Pour mon cas, je pense qu'on s'est bien amusé à la faire régulièrement changer de position afin qu'il m'arrive du tout et du n'importe quoi.

J'ai eu la chance de naître dans une jolie petite famille un 15 décembre 2002, quelques jours avant noël. Ma mère, à aussi pu avoir l'opportunité de passer un bon réveillon de noël en compagnie de cette grande famille et de sa première petite fille. Elle a beau dire que ces moments on été les plus beaux de toute sa vie, à chaque fois elle souligne que c'était tout de même un de ses pires réveillons. Mais à ce qu'il paraît, j'étais la plus tranquille de toutes. Je fus suivis par trois autres sœurs. Deux jumelles et une petite dernière, toutes aussi adorables les unes que les autres. Faut dire qu'étant la grande, je fais souvent abus de pouvoir. Le fait d'avoir pas mal d'année de différence avec toute m'attribuait le rôle du modèle. Bref, je n'ai pas trop de quoi me plaindre au sein de ma petite famille. Nos parents ont toujours été aux petits soins avec nous, nous étions chouchoutées et aimées, malgré leurs boulots plus ou moins encombrants. Travaillant au sein de la même entreprise, ils étaient souvent pris aux mêmes horaires. Ma mère du stopper sa carrière pour s'occuper de nous, du moins, jusqu'à ce que j'eus douze, treize ans. A cet âge, elle estima que j'étais assez grande pour récupérer mes sœurs à l'école et leur faire faire leur devoir. J'étais une fille comme les autres, venant d'un milieu social moyen et qui passait tranquillement sa scolarité en compagnie de potes. Sur ce dernier point, j'ai aussi eu pas mal de chance. Il faut croire que j'étais assez sociale pour ne jamais avoir trop d'ennuis avec mes petits camarades.

Le collège constitue d'assez bon souvenir, même si j'étais un peu geek sur les bords... Je ne regrette absolument pas d'avoir tout de suite été plongée dans le monde des nouvelles technologies. Je jouais beaucoup aux jeux vidéos avec mon père qui était lui même un grand fan et un collectionneur. Nous sommes allés à plusieurs reprise faire des salons au Japon lorsque j'étais petite. C'est ce qui m'a initié aux jeux vidéos. J'adhérais à tous type de jeux, sur n'importe quelle console... De toutes façons, nous les avions toutes puisque mon père était un fondu. J'eus rapidement une préférence pour l'ordinateur et les jeux en ligne dont il disposait. Dès que je rentrais de l'école, j'enfilais mon casque et j'étais partie pour des heures de jeux avec des gens du monde entier. A force d'y jouer, de prendre systématiquement le même pseudonyme (B-yeol), je me suis faite un petit réseau sur le net. Je ne peux pas dire qu'ils étaient tous mes amis, car ce n'était pas vraiment réel comme amitié, mais je leur parlais régulièrement et j'arrivais à m'entendre parfaitement avec certain. Après, on fait un rencontre sur cinq cent qui est qualifiable d'amitié. Pour mon cas, j'ai (de nouveau) eu la chance de rencontrer un certain G-yeol – remarquez cette fameuse ressemblance entre nos pseudonymes – avec qui je m'entendis tout de suite très rapidement. Nous avions les mêmes goûts, les mêmes points de vus sur pas mal de sujets et adorions les mêmes jeux. Le seul hic, c'est qu'il vivait à l'étranger, soit loin. Il devient rapidement un joueur avec qui je passais la plus part de mon temps sur le net. Même en dehors des jeux nous arrivions à communiquer. On s'échangeait pas mal de choses, et à force, nos vies se sont quelques peu étalées. J'ai passé mes dernières années de collège à me faire engueuler par mes parents parce que j'envoyais des sms à l'étranger et que ça coûtait cher... Mais ce n'était qu'un petit obstacle, tout comme le décalage horaire. Il m'arrivait de parler avec lui pendant des heures, même la nuit. Ce qui me valait quelques extinctions lorsque c'était en période de cours. Mais mes potes me couvraient tout le temps, et au final, ils rigolaient bien quand mon coude lâchait que je me réveillais en sursaut...

La chance commença à me lâcher à mon entrée au lycée. Non pas qu'à l'école tout dérailla, bien au contraire, tout était toujours aussi stable, mais j'eus la mauvaise idée d'avoir un coup de foudre. Celui qu'il ne fallait pas. Le cliché par excellence. A la rentrée, l'école organisa un concours sportif pour que tous les nouveaux élèves s'intègrent. Ayant des potes dispersés dans un peu toutes les classes, j'ai fais le tour des tournois pour les encourager. Et tout se passa lors d'un match de basket. Au moment d'un temps mort, j'étais descendue encourager un de mes amis. Jusque là, aucun problème. Sauf que je m'étais retournée un peu trop rapidement après le coup de sifflet qui m'indiquait la reprise de match et que j'étais malheureusement entrée en collision avec ce fameux Tae Sun. Tout le monde parlait de lui. C'était un étranger, du coup, il attirait pas mal l'attention. Et il avait fallu que je trouve le moyen de ma casser la gueule devant lui, qu'il me rattrape comme une princesse et que je croise son regard. Ce fut... Un coup de foudre. Depuis, de sa taille à ses cheveux en passant pas ses yeux ou même son sourire, je gavais la tête de ce fameux Tae Sun à toutes mes copines, sans jamais oser lui parler....Oui, dans le genre coincée, j'étais pas mal... Je me contentais simplement de l'observer, de loin. Ce sont mes amis qui ont pris les choses en main pour moi en m'inscrivant sur les listes des postulants au poste de délégué... Avec lui. J'étais donc la déléguée de classe, à ses côtés. Comme dans mes rêves, il était super sympa. Ce n'était pas un problème de travailler avec lui, bien au contraire. Ce n'est cependant pas ce qui m'a poussé à aller vers lui

En plus de cela, quelque chose d’inattendu se produit. Quelques bons mois après la rentré, mon très cher G-yeol m'envoya un message me donnant un rendez-vous... A Séoul. C'était une situation... Embarrassante. Car, pour lui, j'étais un mec. J'avais fais ce choix après m'être fait draguer plusieurs fois... Des expériences traumatisantes... Je vous l'assure. C'était plus simple de se faire respecter lorsqu'on était un mec sur internet. Du coup, il demandait un rendez vous avec un mec et non Song Eun Ji... Mais, malgré ce "mensonge", je me présentai au rendez-vous, à l'heure désirée – voire même grandement en avance – et au lieu désiré. Et devinez qui est venu à ma rencontre ? Moon Tae Sun. Désespérante comme situation, n'est-ce pas ? Surtout quand on sait que G-yeol était parfaitement au courant que j'avais craqué pour un mec au lycée. Bon, je ne lui avais pas fait le compte rendu de tous les détails, ce n'était pas très masculin... Et je devais faire comme si j'étais un mec, vous comprenez ? . Donc, cette rencontre était juste terrible. Je au lieu de me retrouver devant un parfait inconnu que je prenais comme un confident, j'étais en compagnie du mec avec qui je voulais sortir depuis bientôt six mois. Je vous rassure, ça a été un choc des deux côtés. Et on a même fini pas rire de cette rencontre - sauf que je lui cachai évidement à quel point je pouvais l'apprécier. Ce mec était un peu mon type idéal... Et en plus je m'entendais parfaitement bien avec lui ! Nous sommes devenus inséparables ! Enfin de compte, il y avait un avantage à tout cela. J'étais contente qu'il me voit enfin, même si c'était comme une amie et non comme je le voudrais. Mais peu importe, le temps que je passe n'est certainement pas du temps perdu ! Et qui sait, peut être qu'un jour ça changera, et que je serais enfin sa petite amie et non celle qui l'encourage à aller avec tel ou tel mec... L'espoir fait vivre ! Oui... Parce que le gros lot dans cette histoire, c'est qu'étant sa confiante, c'est avec moi qu'il a parlé de son orientation sexuelle. Je me souviendrais toujours de ce jour, où il m'a annoncer qu'il croyait qu'il préférait les hommes aux femmes... Du coup, j'ai mis mes sentiments de côtés que je l'ai laissé faire sa vie sentimental, le regardant toujours d'un oeil un peu amoureuse, je dois l'avouer... Mais on s'habitue à cette idée. Enfin, plus ou moins, on apprend juste à vivre avec. Et puis, je n'ai pas de raison de me plaindre car mon meilleur ami est quelqu'un d'extraordinaire - comment ça j'en rajoute ?

Bref, ça va bientôt faire cinq ans qu'on traîne ensemble. Cinq longues années qu'il ne voit aucun de mes petits gestes qui lui montrent ouvertement que je l'apprécie - ou l'aime - plus qu'un simple ami... Et pourtant, il est aveugle... Donc, est-ce que j'ai vraiment de la chance ou est-ce que la roue de cette chance n'arrête pas de tournée ? Mon avis penche pour la seconde option. Quelqu'un de sadique est en train de la faire tourner sans arrêts. Donc, étant donné que ma vie sur Terre n'est pas si idéale que cela, j'ai décidé d'aller moi-même dans ce jeu. Je veux voir si ce que l'on dis est vrai : est-ce qu'on y reste enfermé ?

Ce monde, c'est un jeu. Un parmi tant d'autre. Et pourtant, il est bien différent des autres, car au lieu d'être un simple avatar que l'on manipule de monde en monde, ici, on existeet on "vie". Kayaba Akihito est un pur génie, tout à l'air si réel. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que je ne suis que dans un jeu, enfermer dans un avatar à mon image, en train de combattre des petits monstres ou faire des duels... Bref, j'ai du mal à croire que ma vie dépend de mes pvs. C'est le seul bémol de ce jeu, le fait qu'on puisse mourir réellement si on meurt dans un des mondes. C'est vrai, c'est assez mal fait lorsqu'on est habitué aux régénérations des personnages. M'enfin, pour le moment, mon but, c'est quand même de m'en sortir. Enfin, plutôt de gagner, car entre nous... Pour moi, ce jeu n'est rien d'autre qu'un jeu – qui dure longtemps certes – mais dont je sortirai, peu importe la manière. C'est impossible qu'une mort virtuelle nous fasse réellement mourir, n'est-ce pas ? Je suis bien trop jeune pour mourir... Et j'ai tellement de choses à crier qu'accepter qu'un fou puisse avoir ce choix là sur ma vie me donne toutes les forces pour me battre.
Oui, même si Kayaba est un génie, ça n'en reste pas moins un fou. Un fou qui va sûrement chambouler ma vie, mes façons de penser, mon caractère, mes objectifs... Changer. Et d'un côté, c'est assez terrifiant. Mais la peur, c'est pour les faible, n'est-ce pas ? Donc ce jeu sera un combat, je suis prête à le mener !