Il y a de fortes chances pour que votre première impression sur Jooeun soit mauvaise. Et il faut dire que la jeune fille fait peu d’effort pour prouver le contraire : froide, réservée et directe, elle apparait parfois même arrogante. Pourtant lorsqu’on apprend à la connaitre, ce qui honnêtement n’est pas une tâche facile, on découvre que cette image négative n’est due qu’à son introversion et son « simple » manque d’empathie. Elle ne voit aucun intérêt à parler pour ne rien dire, échanger des banalités et discuter de sujets qui ne l’intéressent pas. N’essayez même pas de d’engager une conversation en parlant de la pluie et du beau temps, elle répondra un vague « hm » désintéressé avant de retourner vaquer à ses occupations. (Par contre parlez-lui d’un sujet qu’elle aime comme les sciences ou les jeux vidéo et on pourrait presque voir des étoiles scintiller dans ses yeux !) Il semblerait que les mots tact et diplomatie ne fassent pas parties de son dictionnaire. Jooeun est franche, parfois cassante et ne tourne jamais autour du pot. De la sympathie ? Non, elle n’en a pas non plus. Elle ne comprend pas pourquoi elle devrait se sentir concerner par les états d’âme de personnes complètement étrangères à elle.

La coréenne est indépendante, secrète et préfère généralement travailler seule. Elle apprécie beaucoup trop son autonomie et déteste par-dessus tout avoir des responsabilités. Puis perfectionniste comme elle est, elle a la critique facile et demande à travailler sans relâche, ce qui a le don d’énerver ses collègues. Et comme si ça ne suffisait pas, elle a trop peu de patience pour s’occuper des autres, expliquer les notions difficiles à assimiler... Si elle se retrouve dans un groupe, c’est soit parce qu’elle y est obligée, soit parce qu’elle sait qu’elle n’y arrivera jamais seule et que ça lui sera bénéfique ou parce qu’elle apprécie, vraiment, les personnes avec qui elle se regroupe.

Enfin, tout cela ne fait pas pour autant de Jooeun un robot dépourvu d’émotions. Certes son visage est moins expressif que les autres mais il lui arrive de sourire et de rire, surtout aux jeux de mots, beaucoup plus souvent qu’on ne le pense. Et n’ayant que très peu de personnes pour qui elle est profondément attachée, elle fait tout pour que ses relations marchent et durent dans le temps. Ses plus grandes qualités sont sans aucun doute sa persévérance, sa soif de connaissance et sa confiance en elle. Elle connait les domaines dans lesquels elle excelle ainsi que ses limites et ses faiblesses.

« Votre fille est simplement introvertie, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Elle est intelligente et arrivera parfaitement à s’intégrer à la société. »

Douze ans et déjà le troisième psychologue qu’elle voyait. Pourtant il n’y a pas de mal à jouer seule, préférer rester en classe plutôt qu’aller en récréation ou ne jamais avoir amené d’ami à la maison non ? Sa mère elle était persuadée du contraire et voulait à tout prix la guérir de sa « timidité » ; un sujet de discussion qui jeta un froid sur leur relation pendant plusieurs années.
Les craintes de sa mère se réalisèrent (elle pouvait presque l’entendre dire « si tu m’avais écouté... »), Jooeun fut ignorée pendant toute ses années de collège. Au début cela ne l’a gêna pas, au contraire elle était contente de pouvoir rester dans son monde sans être dérangée. Mais au bout d’un mois, un an, puis deux, et trois, n’avoir personne à qui parler ça pèse, surtout pour un enfant. C’est sûrement par compensation et manque qu’elle se rapprocha autant de son grand frère Jaehwan. Il lui fit découvrir les jeux vidéo à treize ans et rapidement elle ne se mit à parler que de ça ; un autre sujet qui finissait toujours en dispute.

Deux ans plus tard, son père se fit promouvoir et ils déménagèrent définitivement pour Seoul. Après une promesse faite à Jaehwan et de nombreux effort, Jooeun réussit à s’intégrer plus ou moins dans sa nouvelle classe. Elle passait toujours le plus clair de son temps dans ses études ou ses jeux vidéo mais avec une amie cette fois et non son frère qui s’était déjà lassé de tout ça. Elles découvrirent le monde merveilleux des mmorpgs (et ses boulets, raison pour laquelle la jeune fille décida de ne plus jamais créer un avatar féminin) et lorsque Sword Art Online sortit il était inconcevable qu’elles ne s’achètent pas une copie du jeu. Toujours aussi impatiente, Jooeun le testa en première alors que son amie ne pouvait le faire que le lendemain. Sur le coup elle lui en voulait, rater le lancement d’un jeu révolutionnaire pour un garçon vraiment, mais après la disparation du bouton déconnexion et l’annonce de Kabaya, elle était soulagée que son amie ne soit pas venue avec elle…

Ce qu’elle ressent est plutôt partagé mais le premier mot qui lui viendrait à l’esprit est de l’admiration. Il faut dire ce qu’il est, le créateur de ce jeu est un génie. Et Jooeun a toujours eu du respect pour les individus intelligents, même lorsqu’ils sont fous et tant que ça ne touche pas les personnes qu’elle connait. Ce qu’elle donnerait pour pouvoir devenir GM, accéder à la database, décortiquer le programme… Tout ceci étant impossible, elle a décidé d’explorer le jeu de fond en comble et de créer sa propre database. (Après tout Kabaya a prit le temps de créer un monde riche et complet.) Puis peut être que ça servira à certain qui sait.

Elle ne croit pas en la mort des joueurs dans la vraie vie mais essaye d’éviter les infractions, elle en a déjà commis deux (des joueurs qu’elle a pk au début du jeu pour s’amuser, un petit passe temps qu'elles se sont découvert avec son amie en trois ans de mmorpg, et comme on dit on ne change pas les vieilles habitudes !) et un curseur orange ce n’est pas du tout discret. Et Jooeun déteste se faire remarquer.